Le zinzin

J’connais un praticien

Qui se dit chirurgien

Il n’est même pas médecin

Mais dans son quotidien

Se prend pour plasticien

Il est un peu taquin

Mais c’est un bon copain

Même quand il est plein

Et un peu assassin

Tout le monde l’aime bien

Faut pas en faire un foin

C’est juste un comédien

Un petit plaisantin

Crois-moi ce diablotin

N’est que dans le recoin

De mon monde zinzin

Le bal masqué

Est-ce qu’au vingt-cinquième siècle

On se rappellera

Du grand bal masqué

Du vingt et unième siècle

Ce n’est pas le choléra

Qui avait débarqué

 

Les hommes trop nombreux

Avaient poussé à bout

Leur environnement

Un virus curieux

A alors fait le fou

Et causé le tourment

 

À coup de couvre-feux

Et de confinements

Le monde vécut alors

Un fléau désastreux

Un avertissement

Le menaçant de mort

 

Le grand bal masqué

Devait enfin permettre

De le faire réagir

De se réconcilier

Avec sa planète

Pour éviter le pire

Les jours féconds

Je refuse qu’on oppose

L’esprit dit scientifique

À l’esprit littéraire

Je préfère qu’on dispose

De façon bénéfique

De tout l’imaginaire

 

Jamais on ne confronte

L’amour de la musique

Ou la pratique du ski

À ceux qui tiennent les comptes

Ou font des statistiques

Et c’est très bien ainsi

 

Je rêve de jours féconds

Où toutes capacités

Qu’a un individu

Feront faire des bonds

À toute l’humanité

Grâce à l’inattendu

Étrange

Comme étrange est la nuit

Qui fait de ton esprit

Une source infinie

De regards élargis

 

Comme étrange est le jour

Qui durant ton parcours

Te présente l’amour

Comme s’il durait toujours

 

Comme étrange est la vie

Tant qu’elle n’est pas finie

Car c’est elle qui produit

Tes rires et tes cris

 

Comme étrange est la mort

Abandonnant ton corps

Vécu comme un trésor

Pour vivre le bonheur

Magiciens

Je connais des magiciens

Qui créateurs de mets

Ou inventeurs de vins

Ravissent bien des gourmets

 

Je connais des magiciens

Qui jouant une musique

Côtoient le ciel divin

Auprès de leur public

 

Je connais des magiciens

Qui en un seul tableau

Comblent un épicurien

De quelques coups de pinceau

 

Je connais des magiciens

Qui d’une belle image

Enchantent  tout un chacun

Pendant un vernissage

 

Je connais des magiciens

Qui donnent tellement d’amour

Que tout leur art contient

La vie et ses velours

H2O

Mon bien le plus précieux

Tu circules silencieux

Au cœur de mon cerveau

Mais aussi des ruisseaux

 

Mon bien le plus précieux

Tu es dans tous les lieux

Avec tes jumeaux

De glace et vapeur d’eau

 

Mon bien le plus précieux

Tu supportes l’enjeu

Du plus beau des cadeaux

Un être qui éclot

 

Mon bien le plus précieux

Tu es bienfait des dieux

Plantes ou animaux

Naissent dans ton berceau

 

Mon bien le plus précieux

Je te vois dire adieu

Témoin que tous tes flots

Sont au bout du rouleau

 

Mon bien le plus précieux

Je serais si heureux

Si d’un coup de pinceau

S’arrêtait le chaos

Forêt

Grâce à moi tu respires

Sans t’en apercevoir

Je recèle les espoirs

Qui peuvent te guérir

 

Mais plutôt que d’en jouir

Je passe au laminoir

Subissant ton pouvoir

Je me vois rétrécir

 

Je ne peux plus offrir

Autant de réservoirs

Et autant de nichoirs

Pour préserver l’avenir

 

Mes habitants martyrs

Disparaissent de l’histoire

N’ayant plus de mangeoire

Ils n’ont plus qu’à gémir

 

Me regardant périr

Empli de désespoir

Tu pourras dire bonsoir

Quand je serai souvenir

Hypersensible

Avec intensité

Tu vis tous les instants

Ton émotivité

Te créer bien des tourments

Difficile d’éclairer

Ceux qui bien différents

Te sentent comme irrité

Un peu par tous les temps

Un regard appuyé

Un mot un peu vexant

Un geste déplacé

Sont pour toi si ardents

Tous tes sens stimulés

C’est instantanément

Que tu es excité

Par ton environnement

Un goût dans ton palais

Un bruit un peu strident

Une odeur étouffée

Et te voilà absent

Au bout d’une journée

Comme c’est épuisant

D’avoir des gens goûté

Tous leurs beaux sentiments

Mais bien que fatigué

Tu vis entièrement

Avec avidité

Ces merveilleux moments

Car tu as embrassé

Le plus beau du vivant

Ainsi privilégié

Savoure amoureusement

L'école primaire

À l'école primaire

On t’apprend la grammaire

Aimer dans le premier groupe

Haïr dans le deuxième groupe

Paraître dans le troisième

Tu parles d’un système

 

Moi j’aimerais qu’on préfère

Des cours humanitaires

Où dans le premier groupe

On irait à la loupe

Voir les verbes par thème

Et parler des problèmes

 

Aimer être et donner

Pourraient se confronter

À avoir et paraître

Et séparés peut-être

De tuer et de haïr

Pour se voir grandir

 

On pourrait espérer

Qu’à un moment donné

Le fait d’ainsi transmettre

Puisse enfin nous permettre

Dans un temps à venir

Un meilleur devenir

Le père de mon père

D’arbre en arbre il passait

Avant d’aller marcher

Il vivait simplement

Tout en s’acclimatant

Et c’est de quelques baies

Qu’il faisait son dîner

Puis avec quelques pierres

Des outils il sut faire

D’une belle et bonne chasse

Il cousait une besace

Il asservit les bêtes

Pour mettre dans son assiette

Il maîtrisa le feu

Et personne ne fit mieux

Il inventa l’avenir

Et personne ne fit pire

Vendre ton âme

Vendre ton âme au diable

Tu ne t’en crois pas capable

Mais n’est-ce pas ce que tu fais

Souvent sans un regret

Tu acceptes misérable

Des lois désagréables

Qui n’ont que pour effet

De fermer ton clapet

Et te rendent malléable

À toutes sortes de fables

On compte sur toi inquiet

Pour que tu restes muet

Tu crois inapplicable

Peut-être même inavouable

Le fond de tes pensées

Car dans cette société

On ne trouve acceptable

Que ce qui est monnayable

Pour paraître parfait

Tu vis insatisfait

Montre-toi vulnérable

Tout sera guérissable

Alors comme jamais

Tu sauras qui tu es

Être au monde

 

Pour savoir être au monde

Profite de chaque seconde

Vois dans ce qui t’entoure

Que tout vaut le détour

 

Pour savoir être au monde

Et entrer dans la ronde

Savoure bien chaque jour

Ce qui fait ton parcours

 

Pour savoir être au monde

Et vibrer sur chaque onde

Reçois des alentours

Accueille chaque discours

 

Pour savoir être au monde

Et vivre des heures fécondes

Vois dans ceux qui t’entourent

Tout ce qu’il y a d’amour

Mathématiques

Très peu vous trouvent ludiques

Encore moins artistiques

Je les trouve tyranniques

Car vous êtes authentiques

Langage de la physique

C’est de votre musique

Qu’est née l’informatique

Vous êtes si pratiques

Pour soutenir la logique

C’est quand même ironique

Si votre belle pratique

Effraie certains publics

Car quoi de plus magique

Et plus philosophique

Qu’un peu d’arithmétique

Ne serait-ce pas tragique

Si soudain amnésiques

Nos quelques scientifiques

Perdaient leur fantastique

Algèbre géométrique

Inspiration

Qui es-tu qui m’inspires

Qui nourris mes délires

Es-tu curiosité

Ou la difficulté

 

Bref si j’aime tant écrire

C’est parce que je respire

Ainsi je peux rêver

Que vivent mes pensées

 

Curieusement mes sourires

Émergent de mes désirs

Et je viens partager

Ce qui peut m’animer

 

Je vois alors frémir

Ton cœur qui vient s’unir

À la réalité

Pour une éternité

 

Quel bonheur d’embellir

Sans besoin d’élixir

Une fois dans la journée

Un temps pour respirer

Différents

          Nous sommes tous différents

Ce n’est pas toujours marrant
Certains sont élégants
D’autres sont des tyrans
On se sent mécontents
Si on écoute pourtant
N’est-ce pas nos différends
Qui rendent intelligents
Car s’ils étaient absents
Serions-nous si conscients
Comme tous nos agissements
Sans un avertissement
Notre comportement
Serait bien trop souvent
À notre détriment
Manque de discernement
Pour aimer follement
Ou rire fréquemment
N’est-ce pas enrichissant
De s’entourer de gens
Qui n’ont pas forcément
Ni les mêmes jugements
Ni les mêmes larmoiements
Croire que naïvement
Tout homme différent
Serait moins éminent
Que son soi si brillant
Serait crétinisant

Poésie

Pour faire de la poésie

Une touche de fantaisie

Et de là tu choisis

De suivre ton envie

Alors les mots prennent vie

Parfois sans préavis

Enfin tu leur confies

Ce qui te fortifie

Ou bien te terrifie

Tu n’as plus d’interdits

Ne te sens plus maudit

Tout comme au paradis

Et tu vois ton esprit

Enfin qui refleurit

Car dans la flânerie

Tu es un insoumis

Qui n’a plus d’ennemi

Et trouve l’accalmie

Sophrologie

 
Par la sophrologie

Vois ton chemin de vie
Phénoménologie
Par elle tu as admis
En toute autonomie
Ce qui fait ton esprit
Sensations accueillies
Tu peux être ravi
Quand enfin s’établit
La fin de tes algies
Émotions éclaircies
Tu deviens apprenti
De ce qui t’avilit
Tes peurs deviennent amies
Des échecs tu survis
Car tu as bien compris
Que ce sont tes acquis
Il n’y a plus d’anarchie
Vient alors l’accalmie
Qui révèle tes envies
Tu profites de la vie
Presque avec boulimie                                             
Car c’est toi qui choisis
Tes valeurs tes folies
Ta vie en harmonie
 
 

 

Ma chère Rose

J’aime pas les roses

Couperose

Arthrose

Cirrhose

Sclérose

Névrose

Morose

Saccharose

Pas même la prose

J’préfère les primevères

Univers

Vert

Colvert

Pivert

Verre

Ou encore vair

Au moins ça fait des vers

Changement

Quoi de plus permanent

Que toi le changement

Tu fais de nous enfants

Des vieillards impotents

Mais c’est en t’acceptant

Que l’on devient plus grand

Le moindre être vivant

Subit tes arguments

Tu crées évidemment

Le jeu fertilisant

Qui à travers le temps

Produit les figurants

Ce n’est qu’en flétrissant

Que la fleur d’un moment

Donne le fruit gourmand

Ou que le firmament

Devient si luxuriant

C’est donc en t’accueillant

Que je me sens vivant

1,6180339887…

Fabuleux nombre d’or

Merveille de l’Univers

Tu es tel un trésor

Mais on t’a découvert

 

Ta divine proportion

Présente dans la nature

Est pour le Parthénon

Parfaite architecture

 

Merci à Pythagore

Plus encore à Euclide

Grâce à leur dur labeur

Ils nous servent de guides

 

Bien que Kheops déjà

Des millénaires avant

Avec maestria

Te rendît fascinant

 

Même Fibonacci

T’a trouvé surprenant

Rien à envier à pi

Tout aussi sidérant

 

Maître de l’esthétique

On te retrouve partout

Autant dans la musique

Que dans un simple chou

 

Même dans une ammonite

On admire ta spirale

Et toujours tu t’invites

Dans toute cathédrale

 

Léonard de Vinci

S’est bien épris de toi

Tout comme Botticelli

A su te faire roi

 

Tu nous poses question

Sur l’origine du monde

Es-tu une invention 

Ou bien le divin nombre

Intuition

Est-ce mes sensations

Ou bien mes émotions

Qui sans inhibition

Émergent à ma raison

Ficèlent mon intuition

Tu sens la trahison

Même dans la confusion

Tu vois la solution

Sans besoin d’un brouillon

Tu sais si décision

Devient le bon filon

De l’imagination

Tu produis une fiction

Tu pressens une passion

Ou une motivation

Pour certaines actions

Tu lis mes perceptions

Et des situations

Qui ne présagent rien de bon

Tu fais la projection

 

Alors mon intuition

Je te donne raison

Soleil

Mon étoile de vie

Comme j’aime ta lumière

Quand tu embellis

Ce que tu éclaires

 

Mon étoile de vie

Comme j’aime ta chaleur

Quand tu amplifies

Le parfum des fleurs

 

Mon étoile de vie

Comme j’aime ta présence

Quand pour qu’il y ait vie

Germent les semences

 

Mon étoile de vie

Comme j’aime te revoir

Quand après la nuit

Rejaillit l’espoir