L'erreur

La plus grande des erreurs

Est croire que l’erreur

Altère ta valeur

 

Elle est indispensable

Bien que désagréable

Pour rendre un jour capable

 

Ne crains pas sa venue

Quand survient l’inconnu

Car chacun l’a vécue

 

C’est elle qui sous-tend

Tout ce que tu apprends

Tout aboutissement

 

Mère de l’apprentissage

Elle permet à tout âge

D’avancer davantage

 

Écoute ce qu’elle te dit

Elle aiguise ton esprit

Et même te fortifie

 

Une fois acceptée

Tu te vois libéré

Et peux te révéler

Religions

Religions éphémères

Pourquoi donc l’Univers

Depuis toujours génère

Ce qui fait ciel et terre

Vos quelques millénaires

Ne semblent rien y faire

 

Nul besoin de vos mots

Pour que les animaux

Minéraux végétaux

Soient dans le scénario

Ni vous ni vos propos

N’ont servi de berceau

 

Vous n’êtes qu’une béquille

Pour rendre plus facile

Une foi parfois fragile

Mais vous êtes bien futiles

Car l’âme est plus subtile

Que tous les Évangiles

 

Ainsi c’est en tout lieu

Et dans tous les milieux

Que chaque être trouve Dieu

De fait dans chacun d’eux

Il se cache mystérieux

À jamais lumineux

Amour

 

Mourir sans connaître l’amour

Serait comme si chaque jour

Vécu sur cette terre

Ressemblait à l’enfer

Comme si chaque minute

N’avait eu aucun but

Vivre sans la passion

N’a aucune raison

Car s’il en est bien une

Ce n’est pas la fortune

Mais bien les cris du cœur

Où fourmille le bonheur

Quand au-delà de la vie

Tu unis ton esprit

À l’être qui partage

Avec toi le voyage

Homme

Homme pour qui te prends-tu

Pour te croire au-dessus

Tu ne peux pas voler

Comme fait l’épervier

La nuit tu ne vois pas

Comme sait faire le chat

Tu cours comme un tocard

Quand fuse le guépard

Tu ne sais faire un membre

Comme fait la salamandre

Tu siffles comme une casserole

Face à un rossignol

Tu nages comme une planche

Loin de valoir une tanche

Le seul à te vêtir

Pour ne pas dépérir

En polluant cette terre

Dont tu es tributaire

Tu ne fais que copier

Et te surestimer

Voyages

Je rêve de voyages

Me sortant de ma cage

Pour voir d’autres visages

Que ceux de mon entourage

Et d’autres paysages

Comme de jolis rivages

Avec sur chaque plage

Toutes sortes de coquillages

Parfois des pâturages

M’offriraient davantage

Et non loin d’un village

Je poserais bagages

Pour goûter le fromage

De l’unique élevage

Dans tous les lieux sauvages

Où je ferais naufrage

J’aurais en héritage

Au-delà du langage

Le souvenir d’un partage

Ou d’un nouvel ancrage

Je garderais l’image

De quelques hommes sages

Qui quel que soit leur âge

Savent que le courage

Les sort de l’esclavage

Sensations

Synonymes de vie

Mêlées aux émotions

Vous êtes mes ressentis

Toutes mes indications

 

Que vous soyez un son

Qui stimule mon ouïe

L’effet d’une vibration

Qui soudain m’envahit

 

Une odeur ou un goût

Qui ravivent mes sens

Et peuvent me rendre fou

En toute circonstance

 

Que vous soyez caresse

Profusion de chaleur

Je reçois la richesse

De ces bouts de bonheur

 

De chaque perception

Émanant de mon corps

Une interprétation

Se transforme en trésor

 

Que vous soyez plaisir

Que vous soyez douleur

Je me dois d’accueillir

Chacune de vos faveurs

Pourquoi

Il n’y a qu’une question

Et aucune réponse

Même si les religions

Ont fait quelques annonces

 

Elle torture les esprits

Depuis la nuit des temps

Et la philosophie

En est le bouillonnement

 

C’est aujourd’hui la science

Qui tente d’y répondre

Croyant que l’expérience

Peut expliquer le monde

 

Mais est-elle justifiée

Si elle est l’émergence

De seule l’humanité

Rêvant sa signifiance

La table

Au sein de l’Univers

Sur la planète Terre

Un gland avait germé

Au cœur d’une forêt

De lui un arbre vécut

Tout le temps qu’il le put

Servant même de maison

À quelques oisillons

Un bûcheron au labeur

Fit de lui son bonheur

En présentant son tronc

Dans les proches environs

À un jeune ébéniste

Qui véritable artiste

Confectionna une table

Dans ce bois inusable

Ainsi celle-ci prit place

Dans ce qui était l’espace

D’une petite famille

Vivant dans les Alpilles

Elle prit part aux repas

Jusqu’à ce que sonne le glas

Puis à tous bavardages

Au long des héritages

Et de génération

En autre génération

Elle arriva à toi

Qui sans aucun émoi

Y pose parfois ton verre

Au sein de l’Univers

Particules

Électron

Neutron

Proton

Muon

Gluon

Lepton

Hadron

Fermion

Boson

Photon

Graviton

Positron

Antiproton

Particules en collision

Ondes en fluctuation                                       

Tous les mots d’une chanson

Défiant la religion

Dansant en communion 

Remplaçant Apollon

Élohim ou Aton

Jouant avec la raison

Dans toutes les dimensions

Lune

Compagne depuis toujours

Des Hommes et de l’amour
Tu embellis nos nuits
De mille et un récits
 
Car c’est avec panache
Que tu joues à cache-cache
Rythmant nos océans
De différents croissants
 
On rêve te décrocher       
Depuis l’éternité
Et tous les grands penseurs
T’ont admirée des heures
 
Briguant ta face cachée
À tout jamais masquée
Ils profitent de tes mers
Chaque fois que tu éclaires
 
Un jour on t’a atteinte
Te marquant d’une empreinte  
Flotte maintenant un drapeau
Du programme Apollo
 
Mais quand tu luis pourtant
Je redeviens l’enfant
Qui voyage avec toi
Car tu berces ma foi

La mort

La mort n’est pas un drame

Elle libère seulement l’âme

Te séparant du corps

Tu peux enfin éclore

Rejoignant l’origine

Pour reprendre racine

Parmi l’intemporel

Multidimensionnel

Au cœur de la lumière

De l’amour qui éclaire

Tu redeviens la source

Dans une nouvelle course

Tu es tous les possibles

Tu es indestructible

Et de ton énergie

Est issue toute vie

Printemps

Tu es le premier temps

Celui qui bien souvent

Amène les giboulées

Mais qui au mois de mai

Est un ravissement

Pour tout être vivant

 

Ainsi les cerisiers

Se présentent rosés

Chaque bourgeon dormant

Trouve son aboutissement

Dans une fleur colorée

Mère d’un fruit sucré

 

D’autres arbres en ce temps

Se livrent luxuriants

À tout le monde ailé

Et chaque petit naît

En attendant l’instant

De jouer avec le vent

 

Le soleil peut briller

Tu fais place à l’été

Peur

Peur de nouveauté

Peur du rejet

Peur des araignées

Peur de l’obscurité

Peur de parler

Peur de s’engager

Peur d’aimer

Peur de partager

Peur de changer

Peur de commencer

Peur d’oublier

Peur de s’affirmer

Peur de s’ennuyer

Peur de voyager

Peur de goûter

Peur de tomber

Peur de mourir

N’est-ce pas plutôt

Peur de vivre

Le cri

C’est celui que tu pousses

Pour annoncer à tous

Quand tu viens à la vie        

Je respire et je vis

 

Il remplit tes émois

En révélant ta joie

Il jaillit du plaisir

Sans même t’avertir

 

Se transforme en kiai

Au moment d’une bataille

Accompagne ta douleur

Sous forme d’expiateur

 

Au-delà du langage

Il exprime ta rage

C’est quand il fait silence

Que finit l’existence

IA

L’intelligence virtuelle

Pleinement artificielle

Est née dans notre ciel

De quelques logiciels

 

Un peu comme Frankenstein

Tu lui donnes les rênes

Afin qu’elle te soutienne

Un peu sur toutes les scènes

 

Mais prends garde au pouvoir

Que tu lui donnes ce soir

Car demain tout espoir

Pourrait être illusoire

Dernier soupir

J’aimerais pouvoir dire

Dans mon dernier soupir

Qu’aucun de mes désirs

Qui n’a pu aboutir

M’a empêché de rire

 

J’aimerais pouvoir dire

Que j’ai su m’épanouir

Et que j’ai pu grandir

En sachant accueillir

Le moindre des sourires

 

J’aimerais pouvoir dire

Je vois mes souvenirs

Et peux encore sentir

Comme ils m’ont fait frémir

Et aujourd’hui m’inspirent

 

J’aimerais pouvoir dire

Au moment d’en finir

Que j’ai pu accomplir

Ce que j’avais à offrir

Je peux enfin mourir

Nada

Et rien que dalle nada

Soudain le calme plat

Car pas un mot ne vient

Et toute idée s’éteint

Tu as perdu le la

Et tout ton beau blabla

Plus un seul quatrain

N’arrive jusqu’à ta main

Tu constates béat

Le silencieux fracas

Celui qui peut-être bien

Annonce déjà la fin

L'écoute

Savoir être à l’écoute

C’est être sans aucun doute

Ouvert sur le monde

Faire partie de la ronde

 

C’est voir dans un regard

Qu’il n’y a pas de hasard

Quand ton cœur ressent

Ce qui est évident

 

Sentir une étincelle

Et te savoir frêle

Est ce qui se passe toujours

En rencontrant l’amour

 

Accepte que ces voix

Viennent te parler de toi

Et ainsi accomplis

Le chemin de ta vie

Le breuvage

Tu nais de quelques grains

Qui attendent une main

Pour quitter un matin

La vigne qui les retient

 

Aussitôt vendangés

Ils se font égrapper

Pour se voir fermenter

Et finir sur le chai

 

Quels que soient tes cépages

Tes magiques assemblages

Tu deviens le breuvage

Qui fait parler les sages

 

Puis tu dors des années

Dans une cave tempérée

Que tu sois beaujolais

Ou bien du Bordelais

 

Ainsi tes jolies grappes

Passent d’étape en étape

Pour rejoindre les agapes

Sur une belle nappe

 

Là tu ravis les nez

Régale les palais

Accompagnant les mets

Depuis l’Antiquité

Étrange phénomène

 

Quel étrange phénomène

Chaque jour t’amène

À traverser la vie

Sans aucun préavis

À affronter tes peines

Ta condition humaine

 

Tu nais d’une courte étreinte

Pour mourir dans la crainte

À peine le temps de vivre

Quelques pages d’un livre

Qui n’est qu’un éphémère

Reflet de l’univers

 

Tu retournes lumière

Au sein de ce mystère

Visible et invisible

Champ de tous les possibles

Qui peut d’une étincelle

Pourfendre l’intemporel